Une séance historique
Suite à la victoire du Brexit, le vendredi 24 juin 2016 demeurera une des pires séances pour le CAC 40. La dernière en date la plus catastrophique remonte au 6 octobre 2008 ou la Bourse de Paris avait clôturé en baisse de 9,04% après la faillite de la banque internationale Lehman Brothers.
Aujourd’hui c’est le Brexit qui est responsable mais les conséquences sont presque identiques, avec une baisse de 8,04% à 4 106,73 points. Selon Pierre Schang, gérant chez Amilton Asset Management, « le 24 juin 2016 restera gravé dans les mémoires des opérateurs de marché tant la secousse a été violente. Les investisseurs doivent maintenant répondre à 4 questions : Que vont faire les banques centrales ? Quelle va être la réponse des hommes politiques du Continent ? L’Union Européenne politique va-t-elle imploser ? Quelle sera l’ampleur du ralentissement économique au Royaume-Uni, en Europe et dans le monde ? Alors qu’un rebond des indices boursiers à court terme est envisageable, il est probable que les points bas n’aient pas encore été atteints. »
Le CAC 40 déjà affaibli
Les marchés financiers étaient déjà en difficulté avant les résultats du référendum. En effet, depuis le début de l’année, l’indice du CAC 40 n’en finissait pas de baisser, passant sous la barre symbolique des 4000 points en février dernier.
Plusieurs facteurs affectent les marchés, la baisse des prix du pétrole entre autres. Néanmoins, les préoccupations se focalisaient ces derniers mois sur les banques.
- La baisse des prix du pétrole fragilise beaucoup de secteurs d’activité. Les perturbations sur les marchés pétroliers ont lourdement impacté les Bourses européennes.
- Le secteur bancaire connait de grandes difficultés : baisse des profits, ralentissement de l’économie mondiale, taux d’intérêt négatifs réduisant par conséquent leur capacité à payer leur dette et augmenter leur rentabilité. Certaines banques ne seraient plus en mesure de prêter. La Deutsche Bank (première banque allemande) a même été contrainte de publier un communiqué de presse pour rassurer les investisseurs. Selon John Plassard de Mirabaud Securities (groupe bancaire et financier international), « les investisseurs redoutent que la faiblesse des taux d’intérêt voire une accentuation des taux négatifs ne finissent par peser sur leurs résultats ».
Opportunité pour les investisseurs immobiliers
Cette baisse constitue, cependant, une belle opportunité pour beaucoup d’investisseurs comme l’affirme Pierre Schang. « Ce matin il fallait clairement être acheteur car nous avons pu constater des aberrations de marché comme le distributeur britannique Dixons Carphone à -43% ou le promoteur immobilier anglais Bovis Home à -50%. Ce sont des conditions de marché exceptionnelles au sein desquelles les investisseurs les plus réactifs parviennent à réaliser des opérations tout à fait attractives. »
On constate depuis quelques années un attrait particulier pour les résidences LMNP (Loueur meublé non professionnel) avec des taux de rentabilité allant de 4 à 8% net d’impôts. Avec des taux d’emprunt autour de 2%, les loyers perçus permettent non seulement de couvrir les coûts mais aussi d’amortir le bien. De plus, avec la politique menée par la BCE, les taux d’emprunt devraient rester relativement bas voire même baisser un peu plus. Ajouter à ça la baisse des prix du logement, les investisseurs sont donc en très bonne posture pour faire des affaires.